Introduction générale

 

L’Association Pierre Belon, hébergée à la FMSH, a été fondée (loi du 1er juillet 1901/décret du 16 août 1901) en 1993 par Hélène Antoniadis-Bibicou, Maurice Aymard et André Guillou dans cette même institution. Un nombre de chercheurs, historiens, anthropologues et sociologues ont été recrutés à l’Association. Actuellement le nombre de chercheurs c’est enrichi d’archéologues, de juristes et d’artistes.

Le nom de Pierre Belon du Mans (1518-1564) a été donné à l’association, car l’œuvre de ce naturaliste est toujours citée en référence par les spécialistes de cette région pour la grande quantité d’informations, qu’elle contient sur les pays, les gens et les choses, qu’il a connus de ses voyages.


L’Association a comme but la promotion et le soutien des recherches et publications sur les mondes hellénique, néo-hellénique et sud-est européen. Elle publie des monographies sous la rubrique « Textes, Documents, Études sur le monde byzantin, néohellénique et balkanique » et la revue annuelle Études Balkaniques –Cahiers Pierre Belon. Fondée par André Guillou (†) et dirigée par Lisa Bénou, un comité de la rédaction et un comité scientifique international assure la qualité des études publiées.


« …Située au carrefour des chemins de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, la péninsule balkanique a toujours été objet de convoitise pour les conquérants et voie de passage des migrations vers d’autres pays. Les envahisseurs successifs ne s’y sont point heurtés à un rempart montagneux inaccessible, mais ils ont pu suivre le lit de larges rivières ou franchir les nombreux cols toujours assez aisément accessibles. Partie des anciens domaines grecs, romains, byzantins, ottomans, habsbourgeois, la péninsule a subi le fardeau des courses alternatives des marches impériales et des idéologies concurrentes. Ici, dans le cours des siècles, les principales frontières politiques et culturelles se sont entrecroisées, celles des empires d’Orient et d’Occident, celles de l’Islam et de la Chrétienté, de l’Orthodoxie et du Catholicisme, plus près de nous celles qui ont séparé le bloc du Traité de l’Atlantique et le bloc du Pacte de Varsovie etc., des frontières changeantes qui délimitaient des systèmes sociaux, politiques et économiques antagoniques. Soumis aux influences extérieures rivales autant qu’aux pressions internes, l’aire balkanique a été et demeure, au vrai sens du mot, un champ d’expérience pour des systèmes alternatifs… » (A. Guillou, « Introduction », Unité et diversité des cultures du Sud-Est européen, Études Balkaniques-Cahier Pierre Belon, no 3, Paris, 1996, p. 5).

Dans la perspective actuelle l’Association a pris une nouvelle ampleur comme forum indispensable au développement de la coopération scientifique transnationale où elle joue un rôle essentiel dans la diffusion d’informations et l’ouverture d’un dialogue scientifique et interculturel auprès de circuits intellectuels fragilisés par les violences et troubles politiques qui ont éprouvés le Sud-Est européen, mais également l’Europe entière.

Les monographies et la revue annuelle sont rédigées en langue française car nous sommes convaincus avec Claude Hagège que :

… la plaidoirie pour l’anglais, langue de l’Europe n’est qu’une arme de plus utilisée par les adversaires d’une authentique diversité des cultures, sous le prétexte de démocratisation, lui-même fondé sur le caractère inéluctable de l’américanisation du monde, c’est-à-dire sur la conviction même qui soutient le refus de promouvoir la diversité. (in Contre la pensée unique, Paris, 2012. 228).

Et plus loin,


… Le monde est aujourd’hui investi par de nombreux stéréotypes qui, incarnant des forces diverses de pensée unique, finissent par suspendre la légitime vocation humaine à la réflexion…
(ibid. 231.)


Lisa Bénou
Vice-Présidente de l’Association Pierre Belon
Directrice des publications